In out situ

Danses pour espaces libres

Au revoir Altaïr, mon étoile

De janvier à juin 2023,  Mélusine de Maillé est allée à la rencontre de la rénovation urbaine et ses conséquences sur la vie des habitants: un immeuble va être détruit, des habitant.es relogés, un quartier en mutation. Une nouvelle aventure créative alors s'est déployée dans le quartier de Polygone à Valence !

 

 

« Vivre, habiter … le quotidien,

le lien entre voisins, l’entraide,

la rencontre, la non-rencontre,

les croisements, les frictions,

les chemins parcourus, les chemins à parcourir, le connu,

les mots qui se disent au coin de la rue,

le sourire de la voisine,

le mouvement de l’arbre devant ma fenêtre, la couleur du mur des couloirs,

les jeux en bas, les jeunes qui traînent,

les services de proximité,

les bus, les voitures,

les parking, l’école, les bancs publics, 

la trace à côté de l’interrupteur,

l’ascenseur,

son odeur,

la serrure…

 

Chez moi, là où je vis, où je dors ; là, dans mon espace... temporaire, transitoire…

là d’où je pars, là d’où je voudrais partir, là où j’aimerais rester !!

 

Choisir de partir alors qu’on doit le faire, étrange sensation de devoir changer,

déménager, rencontrer un autre horizon, se retrouver soi dans un ailleurs.

Sensation d’envol, sensation lourde ; peur, joie, colère…

 

Vivre et exprimer ses sensations, ses mémoires !

Mais où ? Comment ? Pourquoi ? »

 

 

INTENTION ARTISTIQUE

 

Le projet « Au revoir Altaïr » va à la rencontre de ce qu’habiter ici est, était, ce que c’est que d’habiter "le changement de lieu". Il questionne la mémoire du lieu, la transition vers un ailleurs et la manière de vivre le changement. Partir, quitter est un processus de deuil, de rencontre avec l’attachement et le détachement. Dans ces temps de transition, nous sommes amenés à vivre un grand panel d’émotions, de questionnements à partager !

 

Dans ce projet de création participative, nous partirons à la rencontre du passé tout en rendant vivant/actif le moment de transition, l’aller vers un ailleurs.

 

LES GRANDES THÈMES


La mémoire - Honorer ce qui a été vécu, les moments du quotidien, les rencontres, les croisements. Ce temps de vécu qui composent les histoires individuelles et collectives. Les environnements qui nous composent, les rencontres qui nous habitent.

La mémoire est donc un espace de récolte en mots et en gestes. Elle inspire le présent de la rencontre et est un moteur pour partager à l’autre, aux autres par l’entremise d’actions artistiques.


La transition - Un moment clef à honorer ! La transition c’est aujourd’hui. Comment je me prépare ?  Comment ce moment peut devenir vivant dans la rencontre et le lien aux habitants, aux voisins, au bâtiment… 
L’ailleurs - Ce qui je vis, je souhaite, j’imagine ici ou ailleurs. Ouvrir l’espace d’un ailleurs c’est aussi fermer un espace du passé.

 

« Au Revoir Altaïr » : une manière de vivre cette grande transition.

 

 

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LES DIFFÉRENTS TEMPS 

du projet artistique et des actions de médiation :


Phase 1 : (janvier- avril 2023) - Rencontre des habitant.e.s de l'immeuble Altaïr.

 

Récoltes de paroles, de gestes, d’images à domicile.

Durant cette phase de travail, avec l’appui de l’équipe du Projet de renouvellement urbain, Luce Tainturier, Emelle Derbour et Adeline Boulet, l’artiste Mélusine de Maillé, danseuse chorégraphe, a été à la rencontre des familles au porte à porte.

Frapper aux portes, sentir les odeurs, entendre les bruits feutrés par-delà les seuils puis entrer dans de nouveaux univers, lorsque les portes s’ouvrent. Se faire surprendre, surprendre l’autre, nous surprendre.

Se questionner, donner à questionner, rencontrer, jouer, partager.

 

Création des cartes postales sensibles : 

Comment créer un espace de complicité créative avec les habitant.e.s?
Comment les inclure dans une narration, un récit individuel qui se déploie dans le collectif ?

Il faut partir.

Nous pouvons jouer à imaginer que l’on part comme on part en voyage : 

« Que souhaitez-vous garder comme image de votre pays intime, de votre chez vous ?
Quelle image souhaitez-vous garder de ce chez vous qui va disparaitre ? »

 

Mélusine a proposé à chacun.e de prendre 4 photos : portrait, objets, mains, signes pour en faire des cartes postales de leur lieu de vie.

 

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Phases 2 (avril - juin)- Rencontre et récoltes de paroles en extérieur, écriture des cartes postales et ateliers de sensibilisation

 

Mélusine de Maillé s’est jointe aux différents évènements organisés par les acteurs du quartier :
-    sorties dans l’espace public de la Maison pour tous du Polygone, 
-    le café du Polyng’ de la ludothèque Le colimaçon, tout en restant ouverte la rencontre fortuite et spontanée.

 

Il s’agissait aussi de créer une proximité, de l’inter-connaissance avec les habitant.e.s, par le jeu, par le faire-ensemble. Cette étape a été majeure dans la création de liens, notamment entre les habitant.e.s et le projet ainsi qu'entre les étapes du projet.

 

Le jeu des cartes postales : Mélusine de Maillé était présente pour poursuivre sa récolte, inter-agir avec les habitant.e.s dans l’écriture des cartes postales et faire connaissance avec d’autres habitant.e.s. 

 

Écrire aujourd’hui, n’est pas anodin, à l’ère des messages vocaux, des réseaux sociaux ou des textos. La création de contenu, de récit, synthétiser, écrire mais aussi prendre un temps de jeu ne fait plus, ou rarement, partie des mœurs. Ce geste, acte simple, devient anachronique et parle de notre temps...

 

« A sa manière, chacun.es s’est saisie de la consigne. Moment d’expression libre et ouvert, nous avons pu rencontrer des univers poétiques et des sensibilités très variées. De nombreuses personnes ne pouvaient pas écrire, car nouvellement en France. Cette contrainte a permis de grands temps de dialogue, la récolte de témoignage, la discussion et la pratique du français pour ensuite faire une sélection des éléments à transcrire sur la carte.

Nous pouvions écrire la lettre ou, certaines personnes en apprentissage de la langue française, ont expérimenté l’écriture par elles-mêmes. Les thématiques abordées, nous ont également mises en contact avec d’autres moments des histoires individuelles et collective. Par exemple : des pieds noirs… » Mélusine.

 

Ensuite, les cartes postales sont devenues les billets d’entrée pour la présentation. Elle permettait aux spectateur.ices de rencontrer l’univers de la proposition artistique et de recevoir personnellement une œuvre, une photo intime, une trace d’Altaïr, quelques mots en partage.

 

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Phases 3 (avril - juin) : Création, répétition et organisation de l’évènement de restitution du travail


« Je m’assois avec une feuille et un crayon et j’écoute. J’écoute l’espace, les sons des habitant.e.s, les rythmes, les mélodies des différentes langues.

J’essaie de cueillir ce qui se trame, se tisse, se tricote. Altaïr est une étoile, je me renseigne, j’écris dessus.

 

Par la rencontre avec les habitant.e.s, je m’imprègne, je suis une éponge.

Je laisse de côté mes idées. En fait, ces idées n’existent pas, je suis l’autre, les autres.

Je porte en moi et dans mon corps leurs paroles, leurs émotions, je suis un patchwork d’univers multiples. 
D’appartements en appartements, je sillonne les couloirs et leurs dédales, je suis affectée par ces murs qui noircissent, par ces murs qui se vident de vie.

Alors j’écris encore.
Je déambule et j’essaie de faire émerger du poétique, du sens, des couleurs de jeux différentes, comprendre les façons d’habiter les espaces, les détourner…


… je me mets à dessiner, à danser… »

 Mélusine


Répétitions dans l’espace public.
Ce moment est important car il est en dehors de toute convention. Le spectacle est disponible au regard, en travail et les danseuses sont aussi disponibles au dialogue et au partage informel. Nous avons ainsi rencontré les jeunes, des familles et passant.es. 

 

Une femme a pleuré après avoir vu la danse sur le départ, elle nous a parlé longuement du quartier.

 

Le centre de Loisir de la MPT a également pu assister à la répétition avec les jeunes enfants car il ne pouvait pas venir à la présentation.

 

Création de la troupe éphémère

Adultes amateurs et enfants se sont joins à la troupe.


 « Tu (Mélusine) nous a transmis un savoir-faire sur la création in-situ, une vitalité incroyable dans une grande générosité. » Chloé

« Merci, ma fille a été vraiment enchantée de participer au spectacle, c’est important pour elle. » Une maman.

 

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Un évènement convivial - Commémoration festive

Commémorer, être ensemble.

 

Exposition.
Les cartes postales, ainsi que certains textes sélectionnés, ont fait l’objet d’une exposition. De la carte postale privée, les photos et les textes sont devenus un espace de partage et de témoignage accessible au public.

 

Restitution danse théâtre.
L’artiste s’imprègne, accueil, mijote, fait alliage avec sa sensibilité et restitue un miroir sensible.


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BILAN

 

Ont participé financièrement :
-    Via la politique de la Ville : la Ville de Valence et l’Etat
-    Le Projet de Renouvellement Urbain (PRU)


Ont participé humainement et Logistiquement :
-    Le PRU- Emelle Derbour et Adeline Boulet
-    La MPT polygone – le CLAS, le centre de Loisir, les stagiaires, l’accueil, Le Pôle famille, Le gardien
-    Le service évènementiel de la Ville
-    Habitat Valence agglo 
-    La ludothèque
-    L’association Aridj
-    Animation déchet Pizzorno environnement
-    Les compagnons bâtisseurs
-    Le Théâtre de la Ville
-    Ouf Garden


Coordination et lien avec les partenaires et les secteurs :
-    La cie In out Situ - Mélusine de Maillé
-    Le PRU - Emelle Derbour
-    La MPT - Eric Gasparini


Ont prêté leurs voix et leurs témoignages et ont participé à la création du jeu de cartes postales :
-    12 familles
-    5 adultes rencontrés au pas de leur porte


Ont participé aux ateliers :
-    CLAS : 42 enfants
-    Café du vendredi : 13 personnes
-    Troupe Ephémère : 6 personnes
-    Troupe Ephémère enfants : 6 enfants


Ont participé à l’écriture des cartes postales :
-    60 personnes

 

Ont dansé lors du spectacle :
-    4 adultes
-    5 enfants
-    2 adultes du public 
-    15 enfants pour la finale


Ont été présents lors de l’évènement :
-    60 adultes 
-    30 enfants 

 

Équipe :
Chorégraphe et danseuse : Mélusine de Maillé
Assistante chorégraphique et danseuse : Carolina Goncalvez Tomé
Régie son : Elie carton de Grammont
Tournage et montage vidéo : Pix N’Grain

 

Un grand merci à …
Emelle pour son engagement dans ce projet.
Toute l’équipe de la MPT.
Carolina pour son implication et son support et à la Troupe Éphémère pour leur créativité et leurs talents.
Les habitant.e.s qui se sont ouverts et prêtés au jeu.
Aux enfants qui ont pu mettre en mouvement certaines cartes postales et danser dans le spectacle.
A toustes ceux et celles qui se sont mis en mouvement dans les mots et les gestes autour et dans ce projet
Merci à la ludothèque pour son accueil, au café poling’, de notre jeu de cartes postales.